Le département de Loire-Atlantique ouvre ses portes aux Restos du Cœur avec une exposition de l’AFP

Après Paris, Lille, Bordeaux et Marseille, l’exposition s’installera au sein de l’Hôtel du Département de Loire-Atlantique à Nantes du 13 octobre au 22 novembre 2025.

21 décembre 1985, Chapiteau des Restos à Gennevilliers (92) MICHEL GANGNE-AFP

À l’occasion du 40e anniversaire des Restos du Cœur, l’Agence France-Presse propose une exposition photographique itinérante inédite, offrant un regard saisissant sur les visages de la précarité dans la France des années 1980 et ses « nouveaux pauvres », plus tout à fait nouveaux aujourd’hui, mais toujours plus nombreux.

Quarante images issues du fonds photographique de l’AFP et des objets et fac-similés de documents d’époque tracent un portrait de la France des années 1980, ses SDF, ses bidonvilles, ses vies cassées et ses manifestations incessantes pour réclamer des emplois.

C’est le début de l’ère du chômage de masse, où l’on découvre « les nouveaux pauvres ». Des « gens qui ne mangent pas à leur faim », des jeunes qui ne parviennent pas à s’insérer sur le marché du travail, des seniors frappés par le chômage de longue durée ou une retraite prématurée.

C’est dans ce contexte que surgissent les Restos du Cœur en 1985 et la troupe des Enfoirés en 1989, point de départ d’une mobilisation unique, sur la durée, d’un collectif d’artistes.
« Face à ces images d’archives, une série de portraits d’aujourd’hui vient souligner que la situation n’a guère changé, qu’elle s’est même accentuée et presque banalisée », relève Marielle Eudes, Directrice photo « Projets spéciaux » de l’AFP et co-commissaire de l’exposition. « Une série qui permet aussi de s’interroger sur le regard que l’on pose 40 ans plus tard sur la pauvreté et la précarité. »

La première campagne de l’association en 1985 mobilisait 5 000 bénévoles et permettait de distribuer 8,5 millions de repas. En 2023-2024, plus de 75 000 bénévoles réguliers ont distribué 163 millions de repas. Soit près de vingt fois plus.

Les Restos du Cœur en Loire-Atlantique

En septembre 1985, l’ANPE de Nantes comptabilise plus de 60 000 inscrits, soit 12% de la population. Avec un taux de chômage de 14.3%, la Loire Atlantique se place alors au niveau des départements du Nord et du Nord-Est. Répondant à l’appel de Coluche, les étudiants de l’association « Sup de Cœur » estiment que se trouvent à Nantes environ 4 000 personnes dans le besoin. Début janvier, un premier « Resto » voit le jour, rue de la Boucherie. Un deuxième à St Herblain. La municipalité prête des locaux ; les entreprises prêtent du matériel et offrent des denrées. Dès les premières semaines, 7 000 repas sont distribués chaque jour. Mi-février, le seuil des 10 000 repas par jour est franchi. A l’issue de ce premier hiver, 60 bénévoles auront distribué près
de 600 000 repas.

En 2023-2024, l’association départementale accueillait plus de 20 000 personnes dans ses 34 centres de distribution. Grâce à la mobilisation de ses 2 200 bénévoles et 18 salariés, elle cultive 12 jardins de proximité, anime 2 chantiers d’insertion, distribue presque 3 millions de repas et noue plus de 60 000 contacts avec les gens de la rue.

Après Nantes, l’exposition se tiendra à Strasbourg.